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Accueil > Les journées > XLes journées à Toulouse sur le thème « Penser les limites ? Comment le champ de l’économie sociale interroge les limites des activités économiques ».

Redor (D.). – Les effets anti-redistributifs de la ségrégation dans l’éducation et dans l’habitat. In : Penser les limites ? Comment le champ de l’économie sociale interroge les limites des activités économiques, éd. par Bruyère (M.), Domin (J-P.) et Lamotte (B.), XLes journées de l’Association d’Économie Sociale, Presses universitaires de Louvain, p. 73-89. – Louvain-la-Neuve, Belgique, 2021.

Résumé

Il existe un paradoxe de la répartition des revenus en France, puisque la part des transferts sociaux dans le revenu national est parmi la plus élevée des pays développés, mais les inégalités de revenus demeurent nettement supérieures à celles d’Europe du Nord et la mobilité sociale intergénérationnelle est très faible dans notre pays. Cependant les analyses statistiques qui traitent de ces questions ne prennent en compte que les transferts facilement identifiables, c’est-à-dire les transferts monétaires. L’objectif de notre contribution est d’intégrer à l’étude de la distribution et de la redistribution certains transferts « en nature », plus précisément l’effet des dépenses publiques d’éducation sur les inégalités. Nous montrons que les ségrégations scolaire et résidentielle, qui sont étroitement liées, ont des effets directs et indirects sur les inégalités de revenus, intragénérationnelles et intergénérationnelles. Ces effets sont anti-redistibutifs puisqu’ils vont dans un sens opposé à ceux des transferts monétaires. Cette neutralisation des uns par les autres explique le paradoxe français. Un volume très important de transferts a un impact faible sur la réduction des inégalités.

Abstract

In France, income distribution is paradoxical since the share of social transfers in the national income is very high compared to other developed countries, but income inequalities are higher than in Northern European countries and, in addition, intergenerational mobility is low. However, statistical research only takes into account transfers which are easy to identify, namely transfers in cash. The aim of our contribution is to include in our analysis in-kind transfers and particularly public expenses for education. We show that school and housing segregations have direct and indirect effects on intra and intergenerational inequalities. We define these effects as “anti-distributional” since there are opposed to monetary transfers. This opposition is at the origin of the French paradox. Monetary transfers are required to neutralize the adverse effect of the public educational system on social inequalities.

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