Domin (.) et Rauly (A.). – Télémédecine et assurance maladie complémentaire : vers un marché de la e-santé à deux vitesses ? In : Tensions sur les ressources. L’économie sociale en recomposition, éd. par Blanc (J.), Lanciano (E.) et Sauze (D.), XXXVIIIes journées de l’Association d’Économie Sociale, Presses universitaires de Louvain, p. 229-244. – Louvain-la-Neuve, Belgique, 2018.
Résumé
Cet article a pour objectif de présenter, d’une part la façon dont les organismes complémentaires d’assurance maladie (OCAM), que sont les mutuelles, les institutions de prévoyance et les sociétés d’assurance, se sont progressivement positionnés sur le marché de la télémédecine et, d’autre part d’en examiner les conséquences en termes d’égalité d’accès à ces prestations médicales. En effet, dans un contexte de concentration du secteur, les OCAM se sont saisi du champ laissé libre par l’Assurance maladie obligatoire pour faire de la télémédecine une nouvelle stratégie de différenciation. L’appropriation du marché de la télémédecine par les assureurs privés pose alors la question du développement d’un système de santé à deux vitesses, dans lequel seuls les individus disposant d’une complémentaire ou surcomplémentaire peuvent bénéficier de ces soins coûteux et non couverts par l’assurance publique.
Abstract
This paper has a dual purpose. The first objective is to present how private insurances have become the main players in the market of telemedicine. The second objective is to examine the consequences in terms of equal access to these medical services. The government reaffirmed in 2017 the desire to make telemedicine an issue of modernization of the health system. However, he did not specify the modalities of supply and management of these acts. In this context public insurance has left the field open to the private sector. This raises the question of developing a two-tier health system. Only individuals with a complementary or extra-supplement can benefit from this care not covered by public insurance.